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Le cancer a une odeur, des fourmis pourraient aider à son dépistage

Lorsqu’une cellule dégénère en cellule cancéreuse, sa consommation d’énergie est modifiée. Sa croissance rapide déclenche des réactions chimiques singulières : elle se met à dégrader du glucose et certaines graisses. Ces phénomènes produisent des composés organiques volatils, qui contiennent du carbone et se diffusent dans le sang avant d’être éliminés par l’urine, la sueur ou l’haleine. Ces modifications métaboliques interviennent dès les premiers stades d’une tumeur, lorsque la lésion est précancéreuse. On peut donc repérer le cancer très tôt.

 

Ces dix dernières années, plusieurs études ont démontré que des chiens renifleurs entraînés sont capables de flairer différents types de cancer ou encore un mélanome à partir d’échantillons d’urine ou d’haleine de malades, avec une fiabilité de l’ordre de 90 %. Mais cette méthode nécessite un entraînement long – entre six mois et un an par chien – et coûteux.

 

 

Une nouvelle recherche porte sur les fourmis, un insecte utilisant son puissant odorat dans ses tâches quotidiennes, et doté d’une capacité d’apprentissage rapide.

“Trois entraînements de moins d’une heure ont suffit pour qu’elles apprennent la différence entre différents types de cancer, se félicite Baptiste Piqueret, chercheur à l’Université Sorbonne Paris Nord. De plus, le protocole est “très simple et ne nécessite pas de matériel onéreux – pour preuve j’ai fait les manipulations dans mon appartement pendant le confinement du printemps 2020”, confie-t-il.

 

Reste à évaluer “l’efficacité de cette méthode grâce à des tests cliniques sur un organisme humain complet”, précise le CNRS dans un communiqué. Des expériences préliminaires sont en cours avant de passer à une phase clinique.

C’est une nouvelle piste pour l’amélioration des techniques non invasives de dépistage et du repérage de cancers à évolution silencieuse comme le cancer du poumon.

 

 

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