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[Vidéo] Une rencontre avec Marion CORTET, chirurgien gynécologue, sur son projet de brassière connectée pour dépister le cancer du sein

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes, avec plus de 60 000 nouveaux cas en France en 2023. Son dépistage est particulièrement important, et un diagnostic précoce est associé à un meilleur pronostic et il permet de procéder à des traitements généralement moins lourds que lorsque le cancer est détecté plus tardivement.

Les méthodes actuelles de dépistage du cancer du sein reposent essentiellement sur la mammographie, dont l’acte présente plusieurs inconvénients. D’abord, la mammographie est souvent décrite comme douloureuse par les patientes. De plus, elle constitue une irradiation, et bien que celle-ci soit faible, elle ne peut être répétée plus fréquemment que tous les deux ans. Enfin, elle n’est pas recommandée aux femmes de moins de 50 ans, car le sein étant plus dense et plus difficile à analyser, la mammographie est moins performante pour détecter les cellules cancéreuses[1].

Le projet de Marion CORTET entend répondre à cette problématique, en développant une solution de dépistage rapide, indolore et répétable sans risque. Chirurgien gynécologue et Maître de Conférences, elle conjugue sa pratique clinique auprès des patientes, aux activités de recherche et d’enseignement. Le projet soutenu par le Fonds Avenir MASFIP, mené en collaboration avec l’ingénieure Marie-Valérie MORENO de la société RunSys, a consisté à élaborer une brassière connectée, composée de capteurs en étoile qui détectent les changements de consistance de la glande mammaire. Ces modifications de constitution peuvent être liées au début d’un cancer, et permettre un dépistage précoce afin de maximiser les chances de rémission.

Pour plus d’informations sur le fonctionnement de la brassière, découvrez-la en images avec les explications de Marion CORTET :

Cette brassière permettant des mesures fréquentes sans risque et sans gêne pour la patiente, et son utilisation pourrait réduire les cancers d’intervalle. Ce sont les cancers qui sont détectés entre les deux mammographies prévues pour les femmes de 50 à 74 ans qui entrent dans le dispositif actuel de dépistage. Habituellement, les cancers d’intervalle sont identifiés par la méthode de palpation lorsque la patiente se rend en consultation auprès d’un spécialiste. Ainsi, la brassière pourrait détecter ce type de lésion plus tôt et amener à une prise en charge plus précoce.

Par ailleurs, sa facilité d’utilisation rend envisageable une utilisation par les patientes à domicile, et un suivi beaucoup plus régulier notamment des personnes à risque, comme celles porteuses d’une mutation génétique augmentant leur risque de développer un cancer du sein.

Pour aller plus loin :

Le cancer du sein : points clés – Cancer du sein (e-cancer.fr)

Le programme de dépistage des cancers du sein en pratique – Dépistage du cancer du sein (e-cancer.fr)

 

[1] Ceci se rapporte à la population générale. Comme Marion CORTET nous l’a précisé lors de l’entretien, pour les femmes porteuses d’une mutation génétique qui augmente leur risque de présenter un cancer du sein, la surveillance est renforcée. Elle consiste alors en une IRM et une mammographie annuelles à partir de 30 ans.

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