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Attention aux tests en ligne pour les cancers féminins

Le 13 juin 2013, la Cour suprême des Etats-Unis interdisait à Myriad Genetics Inc. de breveter les gènes BRCA, testés pour détecter le risque de cancer du sein et des ovaires chez une femme.

“Il y a une augmentation des besoins de tests BRCA et on élargit progressivement les critères pour les proposer, explique Dominique Stoppa-Lyonnet, cheffe de service de génétique à l’Institut Curie à Paris. On essaye de tester en première intention certaines femmes atteintes d’un cancer du sein ou de l’ovaire”, afin de pouvoir renseigner au mieux les membres de leur famille indemnes. Autre cas de figure : “S’il y a une histoire familiale très évocatrice, mais pas de certitude, et qu’une femme s’interroge sur une chirurgie mammaire de prévention, on fait les tests avec l’idée que cela l’aidera dans sa décision”, ajoute la spécialiste.

Porter une altération des gènes BRCA ne signifie pas qu’un cancer se développera automatiquement. Reste que le risque est accru, à la fois pour soi et pour d’autres membres de la famille. Plus de 80 gènes associés à l’émergence d’un cancer sont aujourd’hui identifiés, dont 13 sont des facteurs de prédisposition aux cancers du sein et de l’ovaire. Ils peuvent être hérités, le plus souvent de l’un des parents et se transmettre aux enfants.

Etant donnés les enjeux, la qualité des tests de dépistage et de diagnostic est cruciale. “La pertinence et l’adaptation du traitement sont très importantes. Mais il faut des tests robustes scientifiquement, sinon on risque de priver certaines femmes d’une chimiothérapie dont elles auraient eu besoin”, souligne le président de l’Inca. Dominique Stoppa-Lyonnet prône des tests “de qualité” pour “des personnes informées, accompagnées, protégées”.

Attention aux tests ADN à partir d’échantillons de salive proposés à l’étranger, via internet. Ils peuvent donner “des résultats à l’interprétation mauvaise ou des faux positifs, avertit Dominique Stoppa-Lyonnet. La personne se retrouve seule face à une information parfois faussement rassurante ou très angoissante”, abonde Thierry Breton

Près de 70 000 cancers féminins – sein, ovaires ou utérus – sont détectés chaque année en France. Pour les dépister, et pour cibler les traitements, les tests génétiques sont devenus des outils majeurs, même s’ils restent sujets à caution.

 

Source : TV5 Monde

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