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Cancer du sein, un test permet d’éviter les chimiothérapies inutiles

La Société Française de Médecine Prédictive et Personnalisée (SFMPP) a tenu son 7ème congrès à Paris. Le Pr Pascal PUJOL, son président, onco-généticien au CHU de Montpellier, alerte sur la nécessité de rembourser rapidement les tests génétiques et génomiques.

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Des tests génomiques pour une désescalade thérapeutique

« Développés depuis une vingtaine d’années, les tests génomiques ont un but extrêmement précis : la désescalade thérapeutique. La génomique permet d’avoir une photo de l’expression des gènes d’une personne dans une pathologie donnée avec plus de nuances qu’une information génétique brute. Aujourd’hui, environ 50% des femmes atteintes d’un cancer du sein ont une chimiothérapie alors qu’on sait, en réalité, que cette chimiothérapie ne va être bénéfique que pour 20% d’entre-elles. Alors, comment identifier le sous-groupe de femmes qui n’en a pas besoin ? Cela a été l’objet des études sur la génomique du cancer du sein. »

« Il est tout à fait légitime d’estimer à 15 000, le nombre de femmes qui devrait avoir une signature génomique tous les ans. Ceci est une fourchette basse. Sur ces 15 000 femmes, 5 000 à 6 000 d’entre-elles pourraient éviter une chimiothérapie. Ces signatures génomiques permettent une désescalade de la chimiothérapie dans à peu près 35% des cas. 15 000 femmes devraient donc avoir accès à ces signatures génomiques, permettant chaque année d’éviter près de 6 000 chimiothérapies inutiles. »

 

Sortir les tests génomiques du RIHN

En 2015, le référentiel des actes innovants hors nomenclature (RIHN) a été créé pour assurer la prise en charge temporaire et dérogatoire d’actes tels que les tests oncogénétiques. Le problème est que les tests génomiques font partie de cette enveloppe fermée depuis plus de 5 ans, ils devraient aujourd’hui en être sortis. Or, chaque année, la prescription de ces tests augmente et le remboursement des établissements diminue. L’établissement qui aujourd’hui fait un test ne s’y retrouve pas financièrement. »

« Pour que les tests génomiques soient accessibles à toutes les femmes qui en ont besoin, il faudrait qu’ils soient remboursés, comme l’ont indiqué l’économiste de la santé, Jean-Jacques Zambrowski, et Jean-Yves Blay, le président d’Unicancer. Les tests génomiques devraient être inscrits au régime général de la sécurité sociale.

A ma connaissance, il n’y a pas d’exemple en médecine d’un médicament ou d’un dispositif qui permette une désescalade thérapeutique qui ne soit pas remboursé. Ce qui est nouveau, c’est que ce test nous indique lorsque nous ne devons pas traiter, ce qui est assez rare en médecine ! Il est grand temps aujourd’hui qu’on aille rapidement vers le remboursement de ces tests génomiques. »

 

Source : https://www.acteursdesante.fr/cancer-du-sein-et-chimiotherapie-vers-le-remboursement-des-tests-genomiques/1855/

 

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