En 2014, la Haute Autorité de Santé (HAS) a émis des recommandations pour améliorer le dépistage du cancer du sein pour les femmes. Ces recommandations sont définies et adaptées selon trois niveaux de risque (patientes à risque moyen, patientes avec antécédents personnels et patientes avec antécédents familiaux [1]). Pour les patientes pouvant présenter un risque moyen de cancer du sein, le système actuel propose un dépistage organisé pour toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans. Ce système permet aux femmes qui le souhaitent de réaliser une mammographie tous les deux ans.
Pour les patientes présentant des antécédents familiaux de cancer, il est plus complexe d’identifier actuellement leur niveau de risque et de leur proposer une prise en charge adaptée. A ce jour, les médecins généralistes, les sage-femmes ou encore les oncologues adressent les patientes vers les services d’oncogénétique à partir du calcul du score Eisinger. Ce score est déterminé à partir d’un questionnaire simple qui interroge la présence de cancer du sein ou de l’ovaire parmi les membres de la famille, l’âge du diagnostic, ou encore l’identification d’une mutation BRCA1/2 parmi la parenté. L’orientation et la prise en charge de la personne dépendent du score obtenu.
Or, ce score présente des limites pour interpréter le niveau de risque et déterminer l’hérédité du cancer du sein. Ainsi, pour compléter l’offre du dépistage du cancer du sein pour les patientes, le Professeur Christine LASSET, médecin et épidémiologue, en collaboration avec le Docteur Sophie DUSSART, médecin oncogénéticienne et épidémiologue, et Youenn DROUET, biostatisticien, ont proposé de développer une application numérique qui permet de mieux définir ce risque de transmission familiale du cancer du sein. Ces chercheurs conduisent leurs travaux de recherche au centre Léon Bérard à Lyon.
Le principe de l’application, nommée MyFamilyRisk, permet à la patiente, à partir des informations qu’elle renseigne, de tracer un arbre généalogique représentant les historiques de cancers au sein de sa famille. La souplesse de l’interface permet à la patiente de choisir le degré d’exhaustivité des informations qu’elle partage, et lui permet d’enrichir le contenu avec des précisions sur tous types de cancers présents dans ses apparentés. La collecte de ses données de santé devient ainsi plus simple, plus précise et permet de dégager un temps précieux pour les services d’oncogénétique.
Pour découvrir ce projet passionnant, découvrez en image l’interview de Sophie DUSSART et Youenn DROUET :
Ce projet fait partie des travaux soutenus par le Fonds Avenir MASFIP. Né en 2014 d’un partenariat entre la Fondation de l’Avenir et la MASFIP (Mutuelle d’Action Sociale des Finances Publiques), le Fonds Avenir MASFIP est dédié à l’amélioration de la compréhension et de la prise en charge des cancers à caractère familial. Son action vise à soutenir directement des équipes de recherche et à créer un espace de réflexion sur les enjeux sociaux que pose l’oncogénétique.
[1] Pour aller plus loin sur le dépistage des cancers du sein : https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Depistage-et-detection-precoce/Depistage-du-cancer-du-sein/Orienter-vos-patientes