Le principales études françaises en cours

 

Étude TUMOSPEC

Coordonnée par l’Inserm, Gustave Roussy et l’Institut Curie, l’étude nationale TUMOSPEC vise à déterminer l’utilité clinique de l’identification d’une mutation dans un gène de prédisposition au cancer du sein et/ou de l’ovaire (ailleurs que dans les gènes BRCA1 et BRCA2).
Aujourd’hui, quand l’histoire familiale d’une patiente est évocatrice d’une prédisposition héréditaire au cancer du sein ou de l’ovaire, un panel de 13 gènes est systématiquement analysé (les gènes BRCA1, BRCA2, PALB2, CDH1, TP53, PTEN, RAD51C, RAD51D, MLH1, MSH2, MSH6, PMS2 et EPCAM. L’identification d’une altération de l’un de ces gènes conduit à proposer une surveillance personnalisée.

La recherche de l’altération génétique identifiée chez le cas index peut être par ailleurs proposée aux proches (apparentés) pour qu’ils puissent également bénéficier de cette surveillance personnalisée. Cependant, une altération sur l’un de ces gènes n’est identifiée que dans 10 à 15 % des cas testés.

L’absence d’altération génétique décelable sur l’un de ces gènes n’exclut cependant pas un risque de prédisposition au cancer. Des altérations sur d’autres gènes (comme ATM, CHEK2, BRIP1, BARD1, …), moins connus ou identifiés dans d’autres types de cancers et suspectés d’être impliqués dans une prédisposition héréditaire au cancer du sein ou de l’ovaire sont également explorées dans le cadre de cette étude TUMOSPEC.

Afin de pouvoir élaborer des recommandations de surveillance pour les porteurs d’une altération d’un gène donné, il est indispensable d’en déterminer les risques tumoraux induits (d’estimer les pénétrances). C’est l’objectif de l’étude TUMOSPEC.

 


 

Étude COVAR

Lorsqu’un risque génétique héréditaire de cancer du sein et/ou de l’ovaire est soupçonné chez une personne, les médecins recherchent des anomalies sur plusieurs gènes dont BRCA1, BRCA2 et PALP2. Parfois, dans l’un des trois gènes, une variation génétique appelée « variant » est détectée.

En l’état actuel des connaissances, il est impossible de déterminer si ce variant constitue une « altération causale » (responsable des cancers observés chez la personne et/ou sa famille) ou au contraire une modification « neutre » ne gênant pas le fonctionnement du gène (et donc ne pouvant expliquer les cancers observés chez la personne et/ou la famille). On dit que le variant est « non classé » ou « de signification inconnue ».

L’identification d’une altération causale du gène BRCA1 ou BRCA2 ou PALB2 chez un membre d’une famille permet aux apparentés qui le souhaitent de réaliser un test génétique pour savoir s‘ils sont ou non porteurs de la même altération. Si c’est le cas, il est proposé une prise en charge adaptée.

Mais dans le cas de l’identification de variants non classés, le résultat est considéré comme non informatif car il ne permet pas de conclure sur la causalité ou l’absence de causalité. Il ne permet donc pas de proposer des tests génétiques prédictifs dans la famille (pour identifier les porteurs et les non porteurs). L’étude COVAR permet de classer certains variants de signification inconnue des gènes BRCA1, BRCA2 ou PALB2 en altération « causale » donc associée à un risque élevé de cancer ou en altération neutre.

Le classement d’un variant de signification inconnue correspond à une avancée majeure pour le conseil génétique de la famille concernée par ce variant car il rendra possible la réalisation de tests génétiques dans certaines familles s’il est classé causal.

Les personnes concernées par ce variant nouvellement identifié pourront alors bénéficier ensuite de la prise en charge habituelle par une surveillance renforcée établie dans les consultations d’oncogénétique.

 


 

Étude GEMO 

L’étude GEMO menée auprès de patientes en France, porte sur la recherche de facteurs génétiques qui pourraient influencer les risques tumoraux chez les personnes porteuses d’une altération des gènes BRCA1 ou BRCA2.

Les femmes porteuses de mutations de ces gènes ont un risque accru de développer un cancer du sein et/ou un cancer de l’ovaire, mais ce risque peut être très variable d’une personne à une autre ou d’une famille à une autre même s’il s’agit de la même altération génétique.

Il en est de même pour les hommes porteurs qui ont une augmentation modérée du risque de cancer du sein et/ou de la prostate. Mais il existe aussi une variabilité inter et intrafamiliale de l’âge de diagnostic et du type de cancer développé. Ces différences peuvent être liées à des facteurs génétiques qui viennent favoriser l’expression d’une mutation délétère ou au contraire en inhiber l’expression.

L’étude GEMO, a pour objectif de rechercher les origines génétiques de cette variabilité du risque. Afin de pouvoir à terme personnaliser la prise en charge des personnes porteuses de mutation, il est essentiel de comprendre les causes de cette variabilité du risque tumoral.

 


 

Étude GENEPSO 

 

L’étude GENEPSO porte sur les facteurs « environnementaux » influençant la survenue d’une tumeur chez les personnes porteuses d’une altération des gènes BRCA1 ou BRCA2. Cette étude nationale est réalisée sous l’égide d’UNICANCER, en collaboration avec l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM).

L’altération du gène BRCA1 ou BRCA2 donne un risque élevé de tumeur du sein et de tumeur de l’ovaire. Dans les familles où ont été mises en évidences ces altérations génétiques, les médecins veulent mieux connaître les facteurs de risque liés par exemple à la grossesse, aux habitudes de vie ou à l’environnement.

Les résultats devront permettre d’améliorer le suivi et la prise en charge des personnes concernées. Dans le second volet de cette étude, les participants remplissent tous les ans pendant trois ans, puis tous les deux à trois ans jusqu’à la dixième année de suivi, des questionnaires sur le suivi médical qui leur est proposé

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